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CETA: l’intérêt général des Wallons mis à mal par des stratégies électoralistes (Carte blanche dans Le Soir)

07 octobre 2016


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De retour d’une mission du Parlement wallon au Québec, mon collègue Olivier Destrebecq et moi-même plaidons dans cette carte blanche pour une Wallonie qui ose grandir plutôt que de jouer au « sale gamin ». Le CETA est une chance pour la Wallonie. Saisissons la !

L’accord économique et commercial global, un traité négocié entre l’UE et le Canada, est une opportunité que la Wallonie doit saisir, estiment deux députés du Mouvement Réformateur. Ils reprochent à la majorité régionale PS-CDH sa « mauvaise foi » dans ce dossier.

Cette semaine, dans le cadre du comité mixte Wallonie-Québec, nous avons pu longuement discuter du CETA avec le Premier ministre québécois, M. Couillard, ainsi qu’avec plusieurs autres personnalités politiques canadiennes.

Plusieurs éléments fondamentaux ont été rappelés, à commencer par les garanties quant à la protection de la souveraineté de l’Etat et des services publics.

Si nous signons le CETA – et le Premier ministre québécois l’a bien rappelé – nous ne serons pas demain envahis par le poulet au chlore, le bœuf aux hormones et les OGM, car les normes européennes en matière de sécurité des aliments, de protection de l’environnement et de droits des travailleurs ne seront pas touchées. La vérité a ses droits. Stop à l’intox !

Le réel objectif du CETA est de supprimer la charge bureaucratique inutile, de rendre nos systèmes respectifs plus transparents et de favoriser la convergence de nos normes équivalentes là où c’est possible. Cela permettra de réduire les coûts pour les entreprises de l’UE, en particulier les plus petites d’entre elles, grâce à la reconnaissance mutuelle des certificats d’évaluation de la conformité pour un large éventail de produits.

Un PIB dopé

A notre connaissance, la simplification administrative n’a jamais remis en cause l’essence même d’un modèle social.

Le CETA permettra de doper la hausse du PIB européen de près de 12 milliards d’euros/an, avec bien évidemment un impact positif pour la Belgique et la Wallonie. L’économie de notre région étant ouverte, cet accord engendrera une augmentation des exportations ; y compris dans le secteur agricole.

En outre, l’élimination des obstacles aux échanges bilatéraux permettra aux exportateurs européens d’économiser près de 500 milliards d’euros/an.

L’augmentation des échanges créera également des débouchés dans tous les secteurs de l’économie.

Oui, résolument oui, le CETA est une chance pour la Wallonie. Elle ne peut pas la laisser passer et doit se tourner avec confiance vers l’avenir.

« Mauvaise foi »

Malheureusement, la majorité wallonne PS/CDH préfère surfer sur certaines peurs et transforme le débat socio-économique en stratégie politicienne et électoraliste.

Que la majorité PS-CDH fasse fi des avertissements et des arguments de bon sens avancés par le MR, on n’en est pas surpris. On est même plutôt coutumier du fait.

En revanche, que cette même majorité se déplace au Québec et rencontre le Premier ministre pour faire mine de poser une série de questions sur le CETA sans se soucier des réponses pourtant claires, précises et rassurantes qui lui sont apportées, c’est beaucoup plus interpellant.

Cela semble d’ailleurs avoir surpris et inquiété les divers interlocuteurs que nous avons rencontrés au cours de notre mission.

Dans ce dossier, la gauche fait preuve d’une mauvaise foi évidente car elle sait pertinemment bien que l’accord CETA ne fragilisera pas notre modèle social et moins encore notre économie ; que du contraire !

Les déclarations de M. Magnette confortent d’ailleurs notre opinion. Selon lui, il serait prêt à accepter un CETA modifié.

Or, le ministre-président sait que les discussions sur le CETA ont débuté il y a 8 ans. Il sait que la réouverture de nouvelles discussions, accompagnée d’un nouveau processus de ratification et donc de nouvelles procédures parlementaires prendrait des années. Il sait donc que c’est totalement utopique et irréaliste.

Le ministre-président se dit soumis à d’importantes pressions. Nous sommes convaincus que si le Gouvernement wallon persiste dans son obstination, il peut aussi s’attendre à des sanctions qui auront des conséquences négatives pour notre économie, pour nos exportations, pour nos entreprises et donc pour nos travailleurs.

Nous ne serions, par exemple, pas surpris de constater une diminution des exportations belges et en particulier, wallonnes vers le Canada et même à destination d’autres pays européens. Nous ne devons pas perdre de vue que la Wallonie se profile comme la seule région d’Europe à s’opposer au CETA.

Or – répétons-le – notre économie est ouverte. Nous avons donc besoin de stimuler au maximum nos exportations. Une évidence que souligne l’ancien patron de l’Awex, Philippe Suinen.

Un « sale gamin » qui doit grandir

En ce sens, la politique extérieure prônée par le Gouvernement wallon est en totale contradiction avec la réalité de terrain et les besoins de notre tissu économique.

Pour nous, cette orientation ne se base donc pas sur les craintes officiellement formulées et pour lesquelles le partenaire canadien a déjà apporté des réponses rassurantes, mais bien sur la recherche identitaire de la Gauche qui semble vouloir concurrencer le PTB à n’importe quel prix.

À l’inverse des propos tenus par Paul Magnette, nous refusons que la Wallonie se comporte comme le sale gamin de l’Europe. Le temps est venu d’oser grandir !

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