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T.V. au volant. Les dangers de l’inattention !

On assiste parfois à un phénomène inquiétant et surtout extrêmement dangereux sur nos routes. En effet, certains chauffeurs de camion multiplient les astuces pour regarder la télé, une tablette ou un portable en roulant. Il n’y a pas que les camionneurs d’ailleurs, puisque certains automobilistes n’hésitent pas à activer leur régulateur de vitesse pour visionner un film ou une séquence sur leur portable accroché au pare-brise. L’acte en lui-même n’est pas illégal – c’est ce qu’explique Benoît Godart, le porte-parole de Vias –, mais il peut s’avérer très dangereux. En effet, l’automobiliste, ne tient pas son smartphone en main, il l’accroche, par exemple, au pare-brise, mais il peut être verbalisé en vertu de l’article 8.3 du Code de la route, qui dit : « Un automobiliste doit être constamment en mesure d’effectuer toutes les manœuvres qui lui incombent et doit avoir constamment le contrôle du véhicule qu’il conduit ». Il est évident que l’attention du conducteur diminue fortement lors de visionnages vidéo. Freiner avec seulement une seconde de retard peut être une seconde de trop.

Je pense que ce sujet mérite que l’on s’y intéresse, j’ai donc interrogé la ministre Valérie De Bue afin d’en savoir plus. Voici sa réponse :

Le comportement d’un chauffeur qui visionne la télévision ou tout autre appareil en roulant constitue un phénomène de distraction contre lequel il y a, en effet, lieu de lutter. D’un point de vue réglementaire, si l’interdiction d’utiliser son téléphone portable est spécifiquement visée au sein du Code de la route, les autres types de distraction peuvent être sanctionnés en vertu de dispositions plus générales telles que l’article 8.3 du Code de la route. Ces dispositions prévoient qu’un conducteur doit constamment être en état de conduire et avoir le contrôle du véhicule et ne peut, par son comportement, causer un danger pour tous les autres usagers, ce qui permet de sanctionner d’autres formes de distraction. Ainsi, il est interdit d’effectuer tout acte qui pourrait diminuer l’attention portée sur la conduite du véhicule, que ce soit au moyen d’un téléphone portable, d’une tablette ou autre écran. Cela signifie que, en regardant la télévision au volant, un conducteur commet une infraction du deuxième degré et que, en cas de contrôle et de verbalisation, il sera sanctionné d’une amende de 116 euros.

Il est souvent difficile d’observer ces différentes activités détournant l’attention sur la route. C’est la raison pour laquelle il est impossible, à ce stade, de quantifier le nombre d’accidents causés par une distraction télévisuelle, ni même la prévalence, observée ou avouée, du comportement en tant que tel. Aucun chiffre n’est disponible, même à l’étranger.

Il importe néanmoins de se préoccuper de ce phénomène et de le prévenir davantage. C’est pourquoi les campagnes de sensibilisation sont essentielles. Elles peuvent attirer l’attention des conducteurs sur les dangers de la distraction au volant, mais elles peuvent aussi créer une norme sociale rendant inacceptables certains comportements. L’AWSR consacre régulièrement une campagne à cette thématique, qui est notamment épinglée dans son programme de campagnes de sensibilisation au grand public, avec affichage le long des autoroutes.

Enfin, la conscientisation des conducteurs doit également passer par la formation. En ce qui concerne précisément les chauffeurs professionnels, il est notamment utile de mettre l’accent sur les dangers de la distraction au volant lors de la formation continue, qui est obligatoire pour ces conducteurs, et d’apporter une attention particulière à ce phénomène de télévision au volant. Je ne dispose toutefois pas encore de l’exercice de cette compétence puisque le transfert est prévu pour janvier 2021. En ce qui concerne toute autre mesure législative éventuelle, le Code de la route est en cours de réforme au niveau fédéral. Je vais contacter mon homologue afin de prendre connaissance des dispositions relatives à cette matière au sein du projet de texte actuellement sur la table.

Je remercie Madame la ministre pour l’attention qu’elle porte à ce phénomène.

Voici le lien vers la vidéo complète de mon intervention.

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