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Il faut une piscine Olympique en Wallonie : à Louvain-la-Neuve ! (L’Avenir)

07 mars 2017

Ci-dessous mon intervention au Parlement de Wallonie.

M. Maroy (MR). – Monsieur le Ministre, la piscine de Louvain-la-Neuve a 36 ans. Son état est de plus en plus problématique. Elle est plus vieille que vous, je pense.

M. Dermagne, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Logement. – Le même âge. Je ne sais pas si son état est plus problématique que le mien.

M. Maroy (MR). – Vous êtes en meilleure santé, car la piscine de Louvain-la-Neuve ne répond plus aux normes. Les fuites sont fréquentes. Les faux plafonds risquent de s’effondrer. En cas de grosses averses, il pleut même dans les bassins.

Cette piscine actuellement composée de deux bassins est la plus fréquentée en Belgique francophone. Il faut faire quelque chose. J’imagine que vous en conviendrez avec moi. Deux pistes sérieuses ont été étudiées : rénover les deux bassins existants de 25 x15 mètres, coûts 10 229 000 euros ; ou construire sur un autre site, un nouveau bâtiment abritant une piscine olympique de 50×25 mètres, coûts 12 849 000 euros.

Une étude comparative des différents projets a été menée. De multiples réunions ont été organisées entre les différents partenaires, c’est-à-dire la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, l’UCL et la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’option de la piscine olympique s’est rapidement imposée aux yeux de tous, et ce, pour de très bonnes raisons : pas de fermeture, on évite ainsi le coût d’une piscine provisoire évalué à 1 million d’euros par an ; amélioration des problèmes de mobilité et de parking ; durée des travaux moins longue ; une offre plus large d’activités sportives, une attractivité évidente en termes de compétition sportive ; une meilleure efficacité énergétique et une meilleure rentabilité économique.

Le problème, parce qu’il y a un problème sinon je ne vous interrogerais pas, c’est que contre toute attente, la Fédération Wallonie-Bruxelles dit qu’elle a fini par dire en dernière minute qu’elle ne disposait pas du budget nécessaire. Patatras, tout est remis en question. C’est juste au mauvais moment que cela se produit puisque c’étaient quelques jours avant échéance, avant que n’arrive la limite fixée pour rentrer les demandes dans le cadre du plan Piscine, date fixée au 1er mars.

La Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve n’a pas eu d’autres choix face à l’incertitude que de vous déposer deux dossiers dans le cadre de ce plan Piscine : un dossier pour l’option rénovation ; l’autre pour l’option construction d’un bassin olympique.

Monsieur le Ministre, ma question est très simple, mais la réponse l’est un peu moins sans doute. Parviendrez-vous à débloquer ce dossier et accorder les subsides nécessaires pour que ce projet d’avenir se réalise ? Si je vous interroge, c’est parce que l’on est dans une configuration un peu spécifique, il a fallu introduire, la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, et je précise que le MR n’est pas dans la majorité à Ottignies-Louvain-laNeuve. Vous voyez que l’on peut être dans l’opposition dans une commune et néanmoins porter face à vous un dossier qui en vaut la peine. On est dans une configuration un peu spécifique et c’est la raison pour laquelle je me permets de vous interroger là-dessus et d’attirer votre attention.

M. Dermagne, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Logement. – Messieurs les députés, je rassure M. Maroy quant à mon état de santé, je ne souffre pas des mêmes vices que la piscine d’Ottignies-Louvain-laNeuve. En réponse à vos questions, je vous informe qu’à ce jour, 56 dossiers ont été rentrés à mon administration dans le cadre du plan Piscine.

Ces candidatures nécessitent naturellement une analyse approfondie. Il m’est dès lors impossible de déterminer à ce stade si l’enveloppe globale sera suffisante. Je peux néanmoins vous dire que si tous les dossiers rentrés étaient complets et répondaient aux critères définis, l’enveloppe globale serait entièrement consommée. Il est toutefois à noter qu’au moins deux communes, dont celle d’Ottignies-Louvain-la-Neuve ont rentré des dossiers à variantes, c’est-à-dire un dossier de rénovation et un dossier de reconstruction pour un même projet.

J’attire votre attention sur le fait que l’enveloppe est déjà constituée en partie de crédits dits ordinaires, une allocation spécifique pour le plan Piscine a, en effet, été créée dans le cadre du budget 2017 et alimenté à concurrence de 5 millions d’euros. De manière générale, comme précisé par mon prédécesseur lors de la discussion du budget 2017, le plan Piscine sera financer à concurrence de 5 millions d’euros pendant cinq ans par Crédit direct et par un montant de prêt à taux zéro pour 55 millions d’euros et, enfin, par un financement alternatif de 30 millions d’euros.

S’agissant de la complétude des dossiers, tous ne sont pas effectivement pas remis complets. Je confirme que mon administration sollicite auprès des porteurs de projets des compléments qui manqueraient lors du dépôt de dossier. Il ne m’est malheureusement pas possible de déterminer les bénéficiaires potentiels qui auraient renoncé à déposer un projet et à ce stade, il est impossible de tirer un bilan complet sur l’appel à projets.

S’agissant de nouvelles piscines, je rappelle que le présent appel à projets autorise la construction de nouvelles piscines, sous conditions. Sont en effet éligibles les travaux de reconstruction d’une infrastructure existante dont l’état de vétusté est tel que la rénovation est impossible ou aussi coûteuse que la démolition et la reconstruction.

C’est notamment la raison pour laquelle la commune d’Ottignies-Louvainla-Neuve a déposé deux dossiers. En ce qui concerne l’examen de ces projets, il se fera au regard des quatre critères repris dans les lignes directrices de l’appel à projets, plan Piscine, qui a été signé par mon prédécesseur, à savoir, en synthèse, les économies d’énergie, l’accessibilité à tout type de déficience, la pratique sportive et la réduction du chlore. Je rappelle à cet égard que suivant lesdites lignes directrices, la construction d’une nouvelle piscine est éligible sous conditions.

Sont en effet éligibles les travaux de reconstruction d’une infrastructure existante dont l’état de vétusté est tel que la rénovation est impossible ou presque aussi coûteuse que sa démolition et sa reconstruction. Pour évaluer ces éléments, outre les réponses aux autres conditions contenues dans l’appel à projets, il sera tenu compte de tous les éléments en présence, notamment réponse aux besoins existants et futurs à la fois sportifs, scolaires, en termes de population en général, la cohérence du programme de construction envisagé, les possibilités d’extension.

L’évaluation sera faite sur la base d’un programme de construction intégrant les possibilités élargies de la nouvelle construction, en adéquation avec les besoins réels. Il est bien entendu que la décision finale appartiendra au Gouvernement wallon. À ce stade, une réponse définitive quant à la seule piscine d’OttigniesLouvain-la-Neuve, quand bien même son état nécessite une intervention rapide, apparaît pour l’instant prématurée.

M. Maroy (MR). – Je voudrais d’abord dire à M. le Ministre – et c’est très important – qu’il n’y a plus de piscine olympique en Wallonie. Une piscine olympique, c’est 50 x 25 mètres. Il n’y a plus de piscine homologuée. Résultat des courses, c’est en Flandre que se déroulent les grandes compétitions. On peut difficilement trouver cela acceptable.

Lorsque votre prédécesseur avait été interrogé à ce sujet, il avait en quelque sorte renvoyé la patate chaude vers les communes, en disant : « J’attends qu’il y ait des projets, et cetera ». Il y en a un ici, à Louvain-la-Neuve, vous avez bien compris qu’en fait, il y avait deux options : la rénovation ou la construction d’un plus grand bassin qui permettent d’avoir 40 % de superficie en plus, d’avoir des recettes plus importantes. Je ne vais pas vous inonder de chiffres, mais j’ai toute l’étude réalisée.

On constate qu’il y a beaucoup d’avantages à construire cette nouvelle piscine olympique pour un coût qui sera un peu supérieur, je crois qu’il y a plus ou moins 2 millions d’euros, quoique si l’on intègre des coûts d’une piscine provisoire pendant la durée des travaux de la rénovation, on arriverait plus ou moins à la même chose. J’espère, Monsieur le Ministre, que vous aurez à cœur – parce que vous êtes au début du processus, il faut décortiquer tous les dossiers, il faudra faire des arbitrages – de défendre ce dossier.

Je terminerai par une seule chose – et M. Arens y a fait référence –, c’est que dans le Brabant wallon, les élèves nagent presque les uns sur les autres. Il y a cinq piscines, dont une qui est en rénovation. Résultat des courses, on a une piscine pour 100 000 habitants. Si l’on intègre les piscines scolaires, on arrive à une piscine pour 7 000 élèves, de mémoire, mais c’est un ratio 30 % supérieur que dans la plupart des autres provinces.

Tout cela pour dire que je ne suis pas en train de pleurnicher sans raison. Il y a réellement – il suffit de regarder les chiffres – un déséquilibre dans la jeune province. Une fois encore, j’espère que vous aurez à cœur de soutenir le projet d’Ottignies-Louvain-laNeuve, ville universitaire emblématique dans notre belle Wallonie.

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